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Poèmes du Maître Hsu-Yun (Nuage Vide): Série I
Traduit de l'anglais par D. Galuchon
Rencontre avec Tang Yousheng
Vingt-et-un ans, et il est de mon village en plus,
pourtant, si brillant et tellement riche d' idées nouvelles.
Pas étonnant que tu aie obtenu un poste aussi élevé à Tenchong.
J' avais l' allure d' un ancêtre quand je suis arrivé à Chan.
Ensemble nous avons siroté le thé, et parlé parlé ...
Les grandes déclarations se relançaient, les unes après les autres.
Nous avons suspendu une lampe et lu des vieux poèmes.
Je venais juste de te rencontrer,
pourtant je te connaissais depuis toujours.
La nuit se poursuivit ainsi, en bavardages impromptus
qui se prolongèrent jusqu' à l' aube. Alors on se quitta.
Maintenant je suis de retour sur la route de Dian Sud,
avec mes vieux compagnons, la lune brillante et le vent qui chante.
Le ciel nocturne reste toujours aussi joli et charmant.
Les étoiles y sont toutes, mais quelque chose cloche,
et il y a comme un manque dans la splendeur de la nuit.
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Miroir d' un étang sur le Mont Taibo dans le Shanxi
L'eau et mon esprit se sont calmés en même temps.
Dans une parfaite immobilité, le Soleil et la Lune s' y mirent.
La nuit venue, j' apperçois à la surface
l' énorme visage de ma vieille lune familière.
Je ne pense pas que vous ayez déjà rencontré la source de ce reflet.
Les sons aigus retombent tous dans le silence.
Ici et là, des petites bouffées de bruine flottent dans le miroir.
Ceci confonds legèrement mon esprit,
mais cependant pas assez pour distraire mon attention.
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Nuages et brouillard, chose rare sur le Mont Gansu Roa
La fumée froide s' accroche comme une brume à une unique maison allumée.
La maison s' élève hors du nuage comme une étoile solitaire.
Le sol est rouge de la couleur des entrailles d' un poisson .
Les montagnes bleu sombre comme les capuchons spirales de conques géantes.
Sur un côté de l' étang poussent les saules de TaoQian
et à tous les dix milles, se dresse un des pavillons du Seigneur Xie Lingyun.
Dire bonjour puis adieu à des invités aussi familiers et illustres,
cela me coupe le souffle. Cela me donne un sentiment de fierté sans pareil.
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Grimpé sur un grand édifice après la pluie, pour regarder les montagnes
Ca commencait à s' éclaircir, après la pluie de la nuit précédente.
On voyait des traces de mousse sur les marches.
En montant ici, mon but n' était pas d' écrire un poème.
Cette célébration de poésie n' a nullement besoin d' être arrosée de vin
Suffit d' ouvrir la fenêtre, toute la chaîne de montagne va entrer.
Le village noyé de fumée va se matérialiser devant mes yeux.
J' écris ceci présentement, tel que je le contemplais alors.
Les montagnes et la mer - j' en vois tous les détails comme dans une peinture.
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Entendant la choche du temple de Ge Jiang Shan -
entre la rivière et les montagnes
Les cieux tournoient si lentement et si gentiment qu' ils tolèrent mon âge,
Jours et mois se succèdent sans répit pour écourter mon temps.
Je reviens à ma grotte dans la montagne mais les arbres n' y sont plus.
Je regarde la rivière en bas, et je n' y voit que méandres et courbes ...
Le soleil est comme prisonnier dans une fragile cage de nuages
J' écoute le vent.
Tout à coup, j' entends la cloche du temple!
Ce son me penètre complètement
me sortant tout-a-fait hors du poussiéreux labeur de mes pensées.
Et des cieux lointains s' entrouvent toujours plus grands pour moi ...
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Me reposant seul, à midi, dans une clairière de bambous,
tout près du Temple de la montagne
Journée d' été peut sembler comme une année.
Les montagnards savent cela ...
Je l' avais oublié.
Parce que je suis simple et pas très prévoyant,
j' avais démoli la maison où j' ai passé l' autre moitié de ma vie.
Ce pavillon de montagne ne devait pas servir de halte à des étrangers.
Et un écran de bambou fait aussi privé qu' un écran de céramique.
Je commencais à peine à être comfortable et j' avais préparé ma plume ...
lorsque je m' en rendis compte soudainement:
la voûte étoilée était déjà là au-dessus de moi.
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Temple de Fa Jie: où je poursuis une ancienne méditation
Lentement, un pas à la fois, je marche de long en large
tandis que la fumée se dissipe sur les quatre côtés
me révélant quels sont mes spectateurs.
Les pins sont si haut, que les grues y installent leur nid.
Les anciennes grottes, à demi dissimulées.
De la montagne, des bruissements étouffés viennent récompenser mon coeur
Les sons progressent jusqu' à mes oreilles comme des ondes d' applaudissements.
Le très digne qui était ici ... où s' en est-il donc allé ?
Puisque son siège est libre maintenant,
je m' asseois sur sa plate-forme
et je prétends encore un peu que je suis cet autre ...
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Réponse au magnanime citoyen Fu Wen Min Le Bouddha. Le Révérend du Monde, fit l' ascension du Pic des Neiges.
Mais qui donc en fût témoin?
Puisant mon courage dans l' insensibilité de mon épée,
je sortis et coupai tous mes cheveux noirs.
Quelque soit le style, l' apparence surperficielle
ne reste toujours que le dehors de quelque chose.
Quelque soit la motivation, tout plan pour accomplir tel ou tel Dharma
n' est finalement que ceci - un schéma intérieur.
Que ce soit au-dedans ou au-dehors, seul celui qui s' en fout,
échappe à la naissance comme à la mort,
pour s' élever dans l' éternité.
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Réponse au citoyen Long Cheng Che qui, suivant les directives du
Vénérable Yin Guang comment réparer l' écurie du Mont Lao
me demanda d' y aller et d' y vivre.
Pendant longtemps j' ai stupidement voulu être
un "Vieil homme de la montagne".
Les cieux ont finalement eu vent de mon souhait
et ont été poussés à le laisser s' accomplir.
Mais ce "finalement" vînt trop tard.
Je suis dans la clotûre de mes années
et pour cette performance, je devrai
m' en remettre à un plus jeune acteur.
Mon vieux compagnon! Nous avons fouillé les berges des rivières
et passé au peigne fin les plages des océans.
Malgré tout ca, d' une page de la lettre de Maître Yin,
tu as fais une fontaine bouillonnante,
une précieuse et mince source d' espérance
qui coulera pour toujours.
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Six Poèmes sur la Vie dans les Montagnes
1.
J' ai une petite image dans ma tête, un endroit propre et tranquille
Partout où l' on regarde tout a l'air complètement naturel.
La cabane est faite avec de la paille tressée.
Il y a un bon demi-âcre pour faire pousser des tubercules et des fleurs.
De beaux oiseaux sont perchés sur les falaises
qui encadrent quelques nuages accrochés à des pics verdâtres.
La poussière rouge du monde ne montera pas la-haut.
Simple élégance vaut mieux que sainteté ou spiritualité.
2.
Peut-on découvrir la joie dans les montagnes?
Veux-tu que je te dise: il y a plus de joie dans les montagnes
que n' importe ou ailleurs.
Les pins et les bambous entonent leurs chants sacrés.
Le partie des flûtes de Sheng est jouée par les oiseaux.
Les singes grimpent dans les arbres pour leur fruit.
Dans les étangs, les canards folâtrent avec les lotus aquatiques.
Cette fuite hors du monde de tous les jours,
mois après mois et année après année,
élimine les obstacles à l' illumination.
3.
N' essaie pas d' être grand sur les places de la célébrité.
Dans les montagnes, de tels rêves s' évanouissent.
Près des nuages, ton corps ne dépend que de lui seul.
Ton coeur se déracine des attaches mondaines.
La lune que j' adore se fait un chemin à travers les pins
et guide un rayon jusqu' à la porte de bambou.
Naturellement, cela n' est ni plus ni moins que fascinant.
Comment pourrait-on s' en détourner ... ou même s' en lasser ?
4.
En montagne absolument rien ne nous empêche de rêver,
pendant la sieste de l' après-midi, qu' on en est à cuire du millet.
Si vous êtes paresseux de nature,
vous ne serez pas préoccupés par aucun problème.
Vous ferez de la lumière avec votre corps
et ne craindrez pas le froid.
Des chrysanthèmes poussent le long des ancients sentiers.
Quelques pruniers parfument toute la cour.
Les engagements sont fort heureusement à court terme.
Les temps libres sont fort heureusement courts.
5.
En montagne absolument rien ne nous empêche de rêver,
pendant la sieste de l' après-midi, qu' on en est à cuire du millet.
Si vous êtes paresseux de nature,
vous ne serez pas préoccupés par aucun problème.
Vous ferez de la lumière avec votre corps
et ne craindrez pas le froid.
Des chrysanthèmes poussent le long des ancients sentiers.
Quelques pruniers parfument toute la cour.
Les engagements sont fort heureusement à court terme.
Les temps libres sont fort heureusement courts.
6.
Certains se plaignent de la dure vie en montagne.
Je ne pense pas que ce soit si différent ou difficile ailleurs.
Un four d' argile qui brûle des brindilles de bouleau.
Un chaudron de pierre où bouillent des germes.
On dirait que tu viens juste de cueillir les chrysanthèmes,
qui poussent dans les trois mois de l' automne,
alors qu' on en est encore à contempler les floraisons de mars.
Plaint beaucoup plus la lune qui, nuit après nuit,
est forcée de divertir la société.
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